Séminaire La représentation de la violence dans l'Antiquité : modèles et contre-modèles

Le séminaire est centré sur les représentations de la violence (et
particulièrement, mais non exclusivement, de la violence guerrière)
dans les divers secteurs de la vie intellectuelle, artistique et
littéraire de l’Antiquité gréco-romaine : poésie, histoire, écrits
philosophiques, arts figurés, lexicologie. Comme l’indique le sous-
titre “modèles et contre-modèles”, la question centrale est celle de
la réception de ces représentations et de leur impact, intentionnel ou
non, et positif ou négatif, sur l’affectivité et le comportement des
lecteurs/ auditeurs/spectateurs, ainsi qu’aux conséquences de cet
impact à l’échelle individuelle et à celle de la société tout entière.
Vue comme modèle, la représentation de la violence est-elle destinée à
produire des exemples positifs d’action efficace (par exemple, le
thumos du guerrier épique), ou simplement à excuser ou à justifier des
comportements perçus comme déviants par rapport à une norme morale?
Quelles sont les éléments d’auto-limitation, de codification ou de
ritualisation qui peuvent donner à la représentation de la violence
une dimension paradigmatique dans un contexte donné ? On s’interrogera,
inversement, sur la représentation de la violence en tant que contre-
modèle de comportement, destinée à fonctionner comme un repoussoir :
soit au service d’une démarche parénétique en contexte philosophique,
soit dans une visée cathartique théâtralisée, soit dans une
perspective de polémique politique ou judiciaire, soit dans le cadre
d’une esthétique du pathos constitutive d’un certain plaisir ambigu de
la lecture romanesque. La diversité des interventions devrait
permettre de poser la question générale de la porosité de la frontière
entre une violence destructrice et une violence fondatrice. (Responsable : F. Ripoll)